Les prérequis pour obtenir un financement
Pour maximiser vos chances d'obtenir un financement pour votre commerce, plusieurs éléments essentiels doivent être réunis dans votre dossier.
La première exigence concerne l'apport personnel. Les établissements financiers demandent généralement que vous participiez à hauteur de 30% minimum du montant total du projet. Cet apport démontre votre engagement personnel et rassure les prêteurs sur votre capacité à mener le projet. Plus votre apport sera important, plus vous aurez de facilité à obtenir un prêt.
Un autre élément crucial est votre situation financière personnelle. Les banques examinent attentivement :
- L'absence d'inscription aux fichiers d'incidents de paiement de la Banque de France
- La bonne gestion de vos comptes personnels, sans découverts ou impayés
- Vos revenus actuels et votre capacité d'épargne
- Votre patrimoine et vos autres engagements financiers en cours
Le business plan est également déterminant. Ce document doit présenter de manière détaillée et réaliste :
- Une étude de marché approfondie démontrant la viabilité du projet
- Des prévisions financières équilibrées sur 3 ans minimum
- Un plan de financement cohérent détaillant l'utilisation des fonds
- Une analyse précise de votre capacité de remboursement
Les banques évaluent aussi votre profil d'entrepreneur. Elles sont particulièrement attentives à votre expérience dans le secteur d'activité, vos compétences en gestion et votre motivation. Il est essentiel de pouvoir démontrer que vous maîtrisez les aspects techniques et commerciaux de votre futur commerce.

Le prêt bancaire professionnel comme solution principale
Le prêt bancaire professionnel constitue la solution de financement principale pour créer ou reprendre un commerce. Il permet généralement de couvrir jusqu'à 70% du montant total nécessaire, le reste devant être apporté en fonds propres.
En termes de montants, ces prêts peuvent aller de quelques dizaines de milliers d'euros à plusieurs millions selon l'envergure du projet. La durée de remboursement s'étale classiquement sur une période de 5 à 7 ans pour les investissements courants. Pour des acquisitions immobilières, elle peut s'étendre jusqu'à 15 ou 20 ans.
Pour obtenir ce financement, vous devrez constituer un dossier comprenant :
- Un business plan détaillé avec prévisionnel financier sur 3 ans
- Les justificatifs de votre situation personnelle et professionnelle
- Les devis et documents relatifs aux investissements prévus
- Les garanties proposées pour sécuriser le prêt
Concernant les garanties exigées, les banques demandent généralement :
- Une garantie réelle comme le nantissement du fonds de commerce
- Une caution personnelle du dirigeant
- Une assurance emprunteur couvrant les risques de décès et d'invalidité
Le taux d'intérêt varie selon plusieurs critères : la solidité du projet, votre profil, les garanties apportées et la politique de la banque. Il est donc recommandé de mettre les banques en concurrence pour obtenir les meilleures conditions.
Pour évaluer votre demande, la banque analysera particulièrement :
- La viabilité économique du projet via le prévisionnel financier
- Votre capacité à générer suffisamment de revenus pour rembourser le prêt
- Le ratio d'endettement global qui ne doit pas dépasser 70-75%
- La cohérence entre votre expérience et le projet
Il est conseillé de solliciter plusieurs établissements car chaque banque a ses propres critères d'évaluation. En cas de refus, demandez les motifs pour pouvoir améliorer votre dossier avant une nouvelle demande.

Les financements complémentaires au prêt bancaire
Le prêt d'honneur : un coup de pouce sans intérêts
Le prêt d'honneur est accordé sans intérêts ni garanties, pour des montants allant de 1 000 € à 90 000 €. Son remboursement s'étale sur 1 à 7 ans. Il est accessible à tout type d'entreprise, hors associations et SCI. Ce prêt personnel crédibilise votre projet auprès des banques.
Le "love money" : l'appui des proches
Vos proches peuvent vous soutenir de différentes manières :
- Par un don d'argent (chèque, virement ou espèces)
- Via un prêt familial (nécessitant un écrit au-delà de 1 500 €)
- En entrant au capital de votre société comme associés
Le financement participatif : l'appel à la communauté
Le crowdfunding permet de récolter des fonds auprès d'internautes sur des plateformes dédiées (Ulule, Kickstarter...). Il peut prendre trois formes :
- Le don avec contreparties non financières
- Le prêt participatif (crowdlending)
- L'investissement en capital (equity)
Cette solution permet de tester l'intérêt du marché pour votre projet tout en constituant une première base de clients.
Le crédit-vendeur et autres solutions spécifiques
Dans le cadre d'une reprise d'entreprise, le crédit-vendeur représente une solution de financement intéressante basée sur la confiance entre le cédant et le repreneur. Ce dispositif permet d'obtenir un paiement échelonné d'une partie du prix de vente, généralement plafonné à 50% du montant total.
Le remboursement s'étale sur une période de 1 à 3 ans, avec un taux d'intérêt négocié entre les parties. Cette durée, plus courte que celle d'un crédit bancaire classique, implique des mensualités plus importantes qui peuvent peser sur la trésorerie. Néanmoins, le crédit-vendeur présente un avantage majeur : il rassure les banques sur la viabilité du projet, le cédant démontrant sa confiance dans les capacités du repreneur.
Pour sécuriser son financement, le cédant peut exiger certaines garanties comme :
- Un cautionnement donné par un tiers
- Le nantissement du fonds de commerce
- Une garantie sur d'autres biens personnels du repreneur
En parallèle, le crédit-bail constitue une alternative permettant l'acquisition progressive du commerce. Dans ce cas, un organisme financier achète le fonds et vous le loue via un contrat de location-gérance. Cette formule présente toutefois des risques pour la banque qui devient propriétaire du fonds.
Bpifrance propose également des solutions spécifiques comme le contrat de développement transmission, permettant de financer entre 40 000€ et 1,5 million d'euros sur 7 ans. Ce dispositif couvre non seulement l'achat du fonds de commerce mais aussi les frais d'acquisition et le besoin en fonds de roulement. Un avantage notable : aucune garantie ni caution personnelle n'est exigée.
Les aides et subventions mobilisables
Pour compléter votre financement, plusieurs dispositifs d'aides publiques peuvent être mobilisés lors de la création ou reprise d'un commerce. Ces soutiens financiers permettent souvent de boucler le plan de financement et de rassurer les autres financeurs.
L'Aide à la création et à la reprise d'entreprise (ACRE) constitue un dispositif majeur. Elle permet de bénéficier d'une exonération partielle de charges sociales pendant la première année d'activité. Pour y être éligible, vous devez être créateur ou repreneur d'entreprise, quel que soit votre statut (société ou entreprise individuelle). Cette aide est particulièrement intéressante pour préserver votre trésorerie au démarrage.
Si vous êtes demandeur d'emploi, vous pouvez solliciter l'Aide à la reprise et à la création d'entreprise (ARCE) auprès de France Travail. Ce dispositif vous permet de recevoir 60% de vos allocations chômage sous forme de capital, versé en deux fois. C'est une excellente option pour constituer votre apport personnel.
Au niveau régional, de nombreuses subventions peuvent être obtenues selon votre territoire d'implantation :
- Aides directes à l'investissement
- Subventions pour l'aménagement du point de vente
- Primes à la création d'entreprise
- Exonérations fiscales en zones prioritaires
Pour identifier les aides disponibles dans votre région, consultez la base nationale des aides aux entreprises. Le montant et les modalités varient selon les collectivités territoriales et leur politique d'aménagement du territoire.
L'accompagnement à la création d'entreprise proposé par les régions peut également inclure une aide au montage du projet, à sa structuration financière et un suivi du développement. Ces dispositifs remplacent depuis 2017 l'ancien dispositif NACRE.
Pour maximiser vos chances d'obtenir ces aides, il est recommandé de :
- Vérifier votre éligibilité aux différents dispositifs en amont
- Constituer des dossiers complets avec tous les justificatifs demandés
- Respecter scrupuleusement les délais de demande, souvent avant le démarrage
- Vous faire accompagner par un conseiller spécialisé pour le montage des dossiers
Optimiser ses chances d'obtenir un financement
Pour maximiser vos chances d'obtenir un financement bancaire, la préparation minutieuse de votre dossier est essentielle. Commencez par élaborer un business plan détaillé qui met en évidence la rentabilité de votre projet et votre capacité à rembourser le prêt.
Lors de l'entretien avec le banquier, soyez prêt à démontrer la viabilité financière de votre commerce. Présentez des prévisionnels réalistes sur 3 ans, étayés par une étude de marché approfondie. Il est recommandé de préparer un support numérique clair et synthétique.
Pour rassurer les financeurs, privilégiez la diversification des sources de financement. Un apport personnel représentant 20 à 30% du montant total est généralement attendu. Vous pouvez le compléter avec un prêt d'honneur, qui renforcera la crédibilité de votre dossier.
Concernant les garanties, plusieurs options sont possibles :
- Le nantissement du fonds de commerce
- La caution d'organismes spécialisés comme Bpifrance
- Le cautionnement personnel (à limiter si possible)
N'hésitez pas à mettre en concurrence plusieurs établissements bancaires pour négocier les meilleures conditions : taux d'intérêt, frais de dossier, durée de remboursement. Un courtier en financement professionnel peut vous aider à optimiser ces négociations.